L'art de superposer les vêtements : comment superposer pour l'extérieur

Publié le 18 août 2025

Temps de lecture : 5 minutes

Par Jordy Munarriz

Qu'est-ce que la superposition ?

La superposition est une méthode stratégique qui consiste à porter plusieurs vêtements les uns sur les autres pour réguler la température corporelle, maintenir le confort et s'adapter aux changements d'environnement. Contrairement à la simple superposition d'une veste épaisse, le système de superposition repose sur les principes physiologiques de thermorégulation, de transfert d'humidité et d'efficacité isolante [1,2].

Des études scientifiques ont montré que le microclimat entre la peau et les vêtements est fondamental pour le confort et la performance. Les couches de vêtements emprisonnent l'air, qui agit comme un isolant, tandis que la perméabilité du tissu influence la gestion de la transpiration et de la chaleur [3,4]. Pour les activités de plein air comme la randonnée, l'alpinisme ou le ski, cet équilibre est essentiel non seulement pour le confort, mais aussi pour la sécurité.

Pourquoi est-il important de superposer des vêtements pour les activités de plein air ?

Plus de chaleur

Porter plusieurs vêtements fins offre une isolation plus efficace qu'une seule couche épaisse. En effet, chaque couche emprisonne de petites poches d'air qui, une fois réchauffées par la chaleur corporelle, agissent comme une barrière thermique [5,6]. Des expériences sur des mannequins thermiques confirment que les systèmes de vêtements multicouches atteignent des valeurs d'isolation globale plus élevées précisément grâce à ces couches d'air immobile [7].

Liberté de mouvement

La superposition de vêtements fins minimise le volume et améliore la mobilité, un facteur essentiel pour les activités de plein air. À l'inverse, des vêtements lourds et simples peuvent restreindre les mouvements et accélérer la fatigue, malgré leur pouvoir isolant [8].

Protection contre les éléments

L'exposition au vent et à la pluie accélère considérablement la perte de chaleur par convection et évaporation [9]. L'intégration d'une couche extérieure empêche ces facteurs environnementaux de pénétrer dans le système interne, préservant ainsi les propriétés isolantes de l'ensemble vestimentaire [10].

Adaptabilité aux changements environnementaux

Les activités de plein air impliquent souvent des variations rapides de température et d'effort. Lors des ascensions ou des mouvements intenses, le corps génère un excès de chaleur, tandis que lors des périodes de repos ou des descentes, la température corporelle chute rapidement. Le système de superposition permet aux utilisateurs d'ajouter ou de retirer des vêtements selon leurs besoins, régulant ainsi le confort sans compromettre la protection [11]. Cette adaptabilité est particulièrement essentielle en conditions alpines, où les variations de température peuvent dépasser 15 °C en une seule journée.

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Les couches expliquées

Couche de base – La respirabilité est essentielle

La couche de base est appliquée directement sur la peau et sa fonction principale est de gérer l'humidité. En évacuant la transpiration de la peau – un processus appelé évacuation de l'humidité – elle prévient l'inconfort du tissu humide qui colle au corps. L'humidité retenue provoque non seulement des irritations, mais accélère également la perte de chaleur, ce qui, par temps froid, peut entraîner des lésions respiratoires [5,6]. Alors que les fibres naturelles comme la laine d'alpaga conservent une partie de leur pouvoir isolant lorsqu'elles sont humides, le coton la perd presque entièrement, ce qui explique pourquoi le refroidissement post-exercice est rapide avec des vêtements en coton. Les couches de base sont généralement des t-shirts légers, disponibles avec différentes longueurs de manches et caractéristiques de conception, et leur efficacité dépend davantage de la respirabilité que de l'isolation [7].

Couche intermédiaire : tout est une question d’isolation

Le rôle de la couche intermédiaire est de conserver la chaleur en emprisonnant l'air réchauffé par la couche de base. Pour être efficace, elle doit concilier isolation et respirabilité ; sinon, l'humidité évacuée de la peau peut s'accumuler, réduisant ainsi l'efficacité thermique [7,8]. Les couches intermédiaires en laine, comme celles en alpaga ou en mérinos, sont plus denses et plus chaudes que les polaires synthétiques, tandis que les doudounes utilisent des fibres gonflantes qui créent de nombreuses poches d'air isolantes. Le choix de la couche intermédiaire dépend des conditions météorologiques et du niveau d'activité, car une épaisseur excessive peut gêner les mouvements et accélérer la fatigue [8].

Coque extérieure – Protège du vent et de la pluie

Même avec des couches de base et intermédiaires adéquates, le vent et les précipitations augmentent considérablement les pertes de chaleur par convection et évaporation [9]. La coque extérieure agit comme une barrière protectrice, bloquant ces éléments tout en permettant à la vapeur de s'échapper [10]. Les « coques rigides » offrent imperméabilité et protection contre le vent, tandis que les « coques souples » privilégient la respirabilité et la mobilité. Dans tous les cas, la coque doit s'ajuster confortablement aux couches intérieures sans restreindre les mouvements.

Sous-vêtements – La première ligne de défense

Les sous-vêtements sont souvent négligés dans les systèmes de superposition, pourtant ils suivent les mêmes principes que la couche de base. Appliquées à même la peau, elles facilitent la gestion de l'humidité, empêchent la rétention de sueur et régulent les variations de température du tissu. Les sous-vêtements techniques en laine d'alpaga ou autres tissus respirants assurent le confort et réduisent les pertes de chaleur pendant l'activité comme au repos [5,6].

Couches pour les jambes

La superposition de couches est souvent évoquée pour le torse, mais le bas du corps en bénéficie également, notamment par temps froid ou humide. Si moins de couches sont généralement nécessaires pour les jambes, l'application des mêmes principes – base respirante, intermédiaire isolante et coque protectrice – améliore considérablement le confort. La chaleur corporelle est souvent suffisante pour une activité modérée, mais en montagne ou au repos, l'isolation des jambes devient cruciale, d'autant plus que les variations de température peuvent dépasser 15 °C en quelques heures [11].

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N'oubliez pas vos extrémités

  • Tête : Jusqu’à 10 % de la perte de chaleur se produit par la tête lorsque la tête est découverte dans les climats froids [12]. La superposition de bonnets et de capuches réduit cet effet.
  • Mains : Les gants peuvent également être superposés (doublures sous coques imperméables) pour équilibrer dextérité et isolation [13].
  • Pieds : La superposition de chaussettes réduit les frottements et les ampoules, tout en assurant une bonne gestion de l’humidité. Des études sur les textiles de chaussettes confirment que les fibres naturelles réduisent les odeurs et améliorent le confort au fil du temps [14].

Réflexions finales

Chaque corps, chaque région du monde, chaque saison et chaque activité étant différents, maîtriser l'art de la superposition implique toujours une part d'essais et d'erreurs. Superposer des vêtements, c'est trouver ce qui vous convient. Cela dépend de votre morphologie, de sa réaction au froid et, dans une certaine mesure, de votre forme physique (une personne moins en forme devra généralement fournir plus d'efforts et donc générer plus de chaleur corporelle qu'une personne plus en forme). Vos activités, les conditions du jour et votre budget influenceront également grandement le choix des articles que vous choisirez et la façon dont vous les combinerez. Cela dit, les principes et directives ci-dessus vous donneront une longueur d'avance et vous aideront à être plus à l'aise – et donc plus en sécurité – dans des conditions froides et variées.

En fin de compte, maîtriser la superposition nécessite de l’expérimentation, mais les principes physiologiques sous-jacents sont universels : contrôle de l’humidité, isolation thermique et protection contre les éléments.

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Mots-clés du glossaire

Adaptabilité : Capacité à ajuster les couches de vêtements en réponse aux changements de température ou de niveau d’activité.

Laine d'alpaga : une fibre naturelle connue pour retenir la chaleur même lorsqu'elle est humide ; utilisée dans les couches de base et intermédiaires.

Respirabilité : Capacité d’un tissu à permettre à la vapeur d’eau de s’échapper, réduisant ainsi l’accumulation de transpiration.

Frottement : Irritation cutanée causée par la friction, souvent due à des vêtements humides ou mal ajustés.

Convection : Perte de chaleur due au mouvement de l’air sur le corps ou les vêtements.

Évaporation : Processus par lequel l’humidité se transforme en vapeur, accélérant souvent la perte de chaleur de la peau ou des vêtements.

Isolation : Le piégeage de l’air chaud à l’intérieur ou entre les couches de vêtements pour conserver la chaleur corporelle.

Superposition : Porter plusieurs vêtements dans un système pour réguler la température corporelle et se protéger des éléments.

Évacuation de l'humidité : Capacité du tissu à évacuer la transpiration de la peau et à la répartir pour l'évaporation.

Blessures respiratoires : Risques potentiels pour la santé causés par le refroidissement rapide dû aux vêtements mouillés, en particulier dans les environnements froids.

Fibres synthétiques : matériaux synthétiques utilisés dans la superposition de vêtements, souvent pour évacuer l'humidité ou pour isoler.

Thermorégulation : processus du corps visant à maintenir sa température interne, aidé par une superposition appropriée.

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Auteurs et chercheurs
Autor

Jordy Munarriz

Ingénieur en environnement, titulaire d'un master en énergies renouvelables et spécialisé en développement durable, il est passionné de voyages et défenseur du tourisme responsable. Il capture l'essence de l'exploration à travers ses récits, inspirant ainsi les autres à se connecter à la nature de manière consciente et significative.


Références :


[1] Holmer I. Vêtements de protection dans les environnements chauds. Ind Health. 2006;44(3):404-13.
[2] Havenith G. Interaction des vêtements et de la thermorégulation. Exog Dermatol. 2002;1(5):221-30.
[3] Parsons K. Environnements thermiques humains. 3e éd. Boca Raton : CRC Press ; 2014.
[4] McCullough EA, Jones BW, Tamura T. Une base de données pour déterminer la résistance à l'évaporation des vêtements. ASHRAE Trans. 1989;95(2):316-28.
[5] Gagge AP, Stolwijk JA, Hardy JD. Confort et sensations thermiques. Science. 1967;157(3787):1557-8.
[6] Rossi RM. Textiles et confort thermophysiologique humain dans le froid. Ann Occup Hyg. 2001;45(4):239-46.
[7] Richards M. Le mannequin thermique : histoire et applications. Eur J Appl Physiol. 2005;94(5-6):641-8.
[8] Bartels V. Confort physiologique des textiles de protection. Dans : Scott RA, éditeur. Textiles de protection. Cambridge : Woodhead Publishing ; 2005. p. 371-400.
[9] Lotens WA. Transfert de chaleur des humains portant des vêtements [thèse]. Eindhoven : Eindhoven Univ Technol ; 1993.
[10] Havenith G, Heus R, Lotens WA. Isolation résultante des vêtements : une fonction du mouvement du corps, de la posture, du vent, de l'ajustement des vêtements et de l'épaisseur de l'ensemble. Ergonomie. 1990;33(1):67-83.
[11] Li Y. La science du confort vestimentaire. Text Prog. 2001;31(1):1-135.
[12] Gonzalez RR. Biophysique des échanges thermiques et des vêtements : applications à la physiologie du sport. Med Sci Sports Exerc. 1987 ; 19(5 Suppl.) : S162-70.
[13] Nielsen R, Endrusick TL. Sensibilité du système thermorégulateur aux variations de la température corporelle chez l'homme. J Appl Physiol. 1990;69(2):477-84.
[14] McQueen RH. Odeur dans les textiles : une revue des méthodes d’évaluation, des caractéristiques des tissus et du contrôle des odeurs. Text Res J. 2015 ; 85(2) : 123-36.
[15] Chapagain AK, Hoekstra AY. L'empreinte hydrique de la consommation de coton. Rapport de recherche sur la valeur de l'eau n° 18. Delft : UNESCO-IHE ; 2004.